x
    
    Discussion des résultats 
    
    
      
     
    
      
     
    
    Le matériel transmis pour expertise provient de Sources que les soussignés 
    ne sont pas complètement en mesure de garantir. Il s'agit de pièces privées 
    et qui ne sont pas des pièces judiciaires au sens strict du terme (ce ne 
    sont pas des scellés). C'est pourquoi il a paru nécessaire d'établir par des 
    observations et comparaisons la fiabilité du matériel remis, et autant que 
    faire se peut son authenticité et son originalité, attestées par ailleurs 
    par M. SIPAHIOGLU de l'Agence SIPA-PRESS (Annexes 2). Tous les éléments 
    observés concordent et concourent à la conclusion d'authenticité et 
    d'originalité. Aucun élément contraire n'apparaît et ne soulève de doute en 
    la matière. 
    
      
     
    
    Les conclusions découlent donc automatiquement de ces observations et 
    permettent ainsi de procéder aux mesures servant à vérifier les allégations 
    du Commandant ASSELINE par le rapport ROGER 
     
    
    Ces valeurs statistiques montrent que les 2 méthodes et la variante 
    d'observation donnent des résultats comparables et avec une précision 
    déterminée. II faut remarquer que la position du photographe se situe dans 
    l'espace à gauche au-dessus de la scène à une grande distance 
    photographique. L'image est donc influencée par la perspective du point de 
    vue et de la focale utilisée pour l'objectif de la caméra. De même 
    l'orientation dans l'espace de l'objet mesuré influence la perception de la 
    perspective. Dans ce cas, il est possible de distinguer une face dans son 
    entièreté (tranche arrière), mais dont les limites sont mal définies en haut 
    et sur une partie du bas. La délimitation en haut est perceptible mais se 
    confond partiellement dans une zone sombre à droite de Monsieur GERARD. Un 
    angle montre la limite inférieure de cette face (angle inférieur à droite), 
    mais cette limite se confond avec une zone sombre qui ne peut pas être le 
    dessous de la boîte du fait de l'orientation de l'objet et des lois de la 
    perspective. Cette zone sombre fait un angle logique selon l'éclairage et la 
    position. Une deuxième face disparaît derrière la jambe de M. Gérard, mais 
    le peu qui en est visible constitue la limite gauche clairement perceptible 
    de la face arrière, la limite droite étant par ailleurs clairement 
    délimitée. En partant du principe que les côtés de la face (arrière) visible 
    sont parallèles sur l'objet, des effets de perspective peuvent donner une 
    légère différence par rapport au parallélisme de même que les angles peuvent 
    être affectés. Ici, les effets sont peu marqués, les 2 côtés de la face 
    visible étant pratiquement parallèles. Les 4 angles a, 13, y, o sont tous 
    proches de 90° et les mesures sont très reproductibles entre méthodes et 
    observateurs. Ces mesures s'intègrent parfaitement dans une construction 
    logique où les limites de la zone blanche sont perpendiculaires aux côtés. 
    Les erreurs et le domaine de confiance montrent une variation inférieure à 
    1,5° (cf. résultats statistiques, vide supra) et toute observation faisant 
    état d'un angle différent de ces limites constitue un résultat inexplicable 
    par la géométrie descriptive. L'assertion des experts BELOTTI et VENET 
    citant un angle de 20° n'est pas compréhensible . 
     
    
      
     
    
    Si, comme il l'a été affirmé, le scellé DFDR à disposition du Tribunal ne 
    porte pas de bande blanche perpendiculaire aux faces allongées étroites, 2 
    hypothèses s'imposent: 
     
    
      
     
    
    . Monsieur GERARD ne porte pas le DFDR de 
    l'A1RBUS A320 accidenté 
     
    
      
     
    
    . le DFDR au Tribunal n'est pas celui de 
    l'A1RBUS A320 accidenté 
     
    
      
     
    
    En l'état, il est donc possible de conclure et 
    répondre aux questions posées. 
     
    
      
     
    
    Conclusions
    
    
    
      
     
    
      
     
    
    a) Nous concluons à l'authenticité et à l'originalité du cliché remis 
    (diapositive n° 12, scellé n°1 effectué par nos soins). 
    
    b) Aucune manipulation manuelle n'a pu être mise en évidence sur la 
    gélatine  ou le support dans les zones comprenant les DFDR et CVR et 
    Monsieur Gérard (qui porte ces enregistreurs de vol). Les mesures permettant 
    de vérifier une éventuelle contradiction avec des pièces existantes montrent 
    une face de l'enregistreur DFDR comportant une zone blanche perpendiculaire 
    aux longs côtés dans sa partie inférieure, L'enregistreur sur cette image ne 
    peut pas correspondre à un enregistreur qui n'a pas de bande blanche 
    perpendiculaire aux tranches. 
     
    
      
     
    
     c) La résolution a pu être mieux exploitée. Des agrandissements jusqu'à la 
    limite des points-images permettent une meilleure perception et délimitation 
    des éléments litigieux. 
     
    
      
     
    
    Fait à Lausanne; le 18 mai 1998. 
     
    
    en collaboration avec le professeur CHRISTOPHE CHAMPOD (statistiques), 
    Monsieur EGON BAROSSO, assistant diplômé, Monsieur ERIC SAPIN, 
    photographe-enseignant et Monsieur ERIC DÜRST, aide préparateur-photographe. 
    
      
     
    
      
     
    
    Professeur PIERRE MARGOT 
     
    
      
     
    
    Professeur à la faculté de Droit de l'Université de Lausanne, directeur de 
    l'Institut de Police Scientifique et de Criminologie. 
     
             |