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Crash A320 à Sotchi  
 

Tôt ce 3 mai 2006, il était 2h du matin, le vol RNV 967 de la compagnie arménienne ARMAVIA en provenance d’Erevan transportant 105 passagers et 8 membres d’équipage s’apprêtait à atterrir sur l’aéroport russe de la station balnéaire de Sotchi au bord de la Mer Noire. L’Airbus A320 se trouvait en phase d’approche ILS vers la piste 06 lorsque l’atterrissage lui a été refusé en raison de conditions météorologiques jugées trop difficiles.
Alors à 340m d’altitude, les pilotes ont remis les gaz et entamé un virage ascendant à droite, la procédure normale pour une approche manquée dans ces conditions. 

On ne sait pas si c'est lors de la remontée où d'une nouvelle tentative d'atterrissage que l'appareil a chuté et disparu en mer. Il n'y a aucun survivant.

Airbus et la DGAC sont immédiatement associés à l'enquête ainsi qu'à la recherche et la récupération des enregistreurs par 500 m de fond.

Un mois plus tard, les assureurs annoncent que les parents des victimes recevront 20 000$.

Moins de trois mois après, les conclusions se précisent: C'est une erreur humaine!

Le ministre des Transports russe, Igor Levitin, a dévoilé le 26 juillet les résultats préliminaires de l’enquête sur le crash de l'avion arménien. Les autorités des aéronautique russe et arménienne et les experts français du BEA et d'Airbus ont conclu à une erreur des pilotes, l’appareil n’ayant connu aucun dysfonctionnement.

Le commandant de bord a déconnecté le pilote automatique et entamé une nouvelle descente, sans avoir recouvré le contrôle total de l’appareil, notamment en roulis et en tangage.
Les actions des deux navigants n’ont ensuite plus été coordonnées pour stabiliser l'appareil et lui faire reprendre de l'altitude, alors que l'alarme de proximité du sol (GPWS) était active.

Déjà le 16 juin, (5 semaines après l'accident) un des experts russes déclarait:

 "L’accident pourrait être dû à une perte du sens de l’orientation de l’équipage, dont un pilote aurait confondu le ciel et la terre au moment d’une manœuvre capitale. Une confusion qui peut être attribuée au manque de concentration ou à la mauvaise visibilité due aux conditions météorologiques, ce qui était d’ailleurs le cas quand l’accident s’est produit. Quand le contrôleur aérien aiguilla l’appareil pour un deuxième survol, l’équipage le pilotait manuellement. L’inclinaison de l’appareil était sans doute trop forte, ce qui pourrait être une autre cause de l’accident. Le comité ad hoc étudie actuellement la terminologie adéquate pour ne pas avoir à accabler l’équipage dans son verdict final, une tâche d’autant plus délicate quand la totalité de l’équipage a péri dans l’accident. Une chose est sûre en tout cas, la fiabilité de l’appareil a été mise hors de cause par les boites noires."

Rapport d'accident en anglais:

https://www.bea.aero/fileadmin/documents/docspa/2006/ek-9060502/pdf/ek-9060502.pdf

 

 

L'A320 EK-32009 était l'un des quatre exploités par Armavia.

   

L'approche se fait au dessus de la mer pour la piste 06.

Le 16 mai, 12 jours après l'accident, le Commandant en chef de l'Armée de l'Air russe, Vladimir Mikhaïlov incriminait la météo: "En remettant les gaz, le pilote a pris la bonne décision de rentrer".

A son avis, les frais de remontée des "boîtes noires" ne sont pas justifiés: "Même si nous les récupérons, nous nous assurerons que la catastrophe a été causée par la mauvaise météo". 

Voilà une enquête rondement menée, aussitôt ouverte, aussitôt fermée.

 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les "boîtes noires" ont été repérées à 6,7 km du rivage, à 500m de profondeur. C'est avec l'aide d'un robot sous-marin français qu'elles vont être remontées en toute discrétion et étudiées  par les spécialistes du BEA épaulés par les techniciens d'Airbus. L'expérience acquise lors de crashs précédents va servir pour comprendre rapidement les raisons de la chute de l'avion.

 

 

    

Dans les jours suivants, 51 corps vont être repêchés parmi les débris de l'avion.

10 mn avant l'accident, très contente, l'une des passagères avait appelé sa fille de son téléphone portable  pour annoncer son arrivée. Inhabituel en Russie, même une psychologue a été dépêchée sur les lieux du drame pour soutenir les familles.

 

Certains dans la région ont incriminé les médias d'avoir participé au traumatisme des familles des victimes. A voir ces photos, on peut effectivement se poser la question de l'utilité de mobiliser tant de caméras pour "immortaliser" la douleur "en gros plan".

                  

     

Comme après chaque accident d'avion, devant la morgue, l'infernale reconnaissance des corps par les familles. Plus encore, c'est l'absence de corps qui va être le difficile à supporter. Les plus religieux vont alors remplir une urne de sable et d'eau de mer.

     

Un bateau a été spécialement affrété par les autorités russes pour permettre à 300 proches de se recueillir sur la zone de l'accident.

 

Coup du sort ou acharnement du destin, 3 jours après le crash, un incendie a détruit le hangar de maintenance à l'aéroport de Bruxelles dans lequel se trouvait quatre Airbus A320 dont un de la compagnie Armavia.