22 octobre 2007: Des
erreurs de l'équipage sont mises en avant
L’équipage est en cause
dans l’accident de Garuda. Le comité national de la sécurité des
transports d’Indonésie a publié le 22 octobre le rapport final de
l’enquête sur l’accident du Boeing 737-400 de la compagnie
indonésienne du 7 mars dernier à Yogyakarta. Il en ressort que le
pilote au commande et commandant de bord est en partie responsable :
il a ignoré les alarmes qui ont retenti dans le cockpit lui
signalant que son approche était trop rapide.
A 16km de la piste 09 (10 nm), l’appareil approchait à une vitesse
de 283 nœuds (IAS) mais se trouvait à 1 427 pieds au-dessus des 2
500 pieds recommandés par la procédure d’approche engagée. Le
commandant de bord aurait donc voulu se poser rapidement et a amorcé
une approche avec une pente supérieure au glide-slope qui a eu pour
effet d’augmenter sa vitesse.
Celle-ci étant supérieure à celle de la vitesse des opérations avec
les volets de sustentation, le copilote a suivi les instructions du
pilote et ne les a pas sortis. Les alertes GPWS ont alors
retenti quinze fois, poussant le copilote à demander l’interruption
de l’atterrissage. Ce qui n’a pas eu lieu.
Le B737-400 a poursuivi sa descente avec les volets braqués à
seulement 5°. Lorsqu’il a franchi le seuil de piste, à 89 pieds
d’altitude, il volait à une vitesse de 232 nœuds, de 98 nœuds
supérieure à celle d’un atterrissage avec les volets à 40°. Il a
touché à 221 nœuds, 87 de trop. Le copilote a de nouveau demandé
l’interruption de l’atterrissage, sans pour autant prendre le
contrôle de l’appareil. Il roulait encore à 110 nœuds lorsqu’il est
sorti de piste. Il a traversé une route, est rentré dans un talus et
a fini sa course dans une rizière, où il a pris feu. On a dénombré
vingt et une victimes et onze blessés graves.
Le rapport montre donc que le pilote et copilote sont responsables
de l’accident, le premier pour avoir poursuivi son approche alors
qu’elle n’était pas stabilisée et pour avoir ignoré les
avertissements de ses instruments et de son copilote, le second pour
n’avoir pas pris le contrôle de l’appareil en voyant que le
commandant de bord effectuait un atterrissage dangereux. Cependant,
il stipule également que le bilan aurait pu être moins lourd si les
secours de l’aéroport avaient été plus efficaces. Après avoir
rencontré des difficultés à atteindre le lieu de l’accident, ils ont
tenté de combattre le feu alors qu’ils n’avaient pas les moyens
appropriés. L’Australie, dont plusieurs ressortissants figurent au
nombre des victimes, appelle à présent l’Indonésie à poursuivre en
justice Marwoto Komar, le commandant de bord de Garuda. |