Un
Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM Linahs Aereas
s'est écrasé mardi 17 juillet 2007 vers 18h50 contre un hangar
et un dépôt de carburant
et a pris feu, après un atterrissage raté à l'aéroport Congonhas
de Sao Paulo.
Le
vol 3054 de la compagnie brésilienne transportait 175
personnes -169 passagers et six membres d'équipage- et assurait
la liaison entre Porto Alegre (sud du Brésil) et Sao Paulo.
L'appareil a glissé sur le tarmac mouillé par la pluie, a quitté
la piste d'atterrissage et a fini sa course dans un dépôt de
carburant à l'extérieur de l'aéroport et dans un bâtiment de la
compagnie Tam, après avoir traversé une route très fréquentée.
On parle rapidement d'un bilan de 200 morts avec les victimes
parmi les employés de l'entrepôt.
200 morts brulés
vifs!
Le
président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a décrété un
deuil de trois jours tout en exprimant sa "consternation".
Il a assuré que "toutes les enquêtes nécessaires seront
menées pour éclaircir les causes de cette terrible tragédie".
et a indiqué aussitôt qu'aucun bilan officiel ni
d'éléments sur les causes de l'accident ne seraient dévoilés
dans l'immédiat, car il les jugeait prématurés.
Un témoin raconte:
"L'avion est arrivé en tournoyant et il est passé au-dessus de
nos têtes au niveau des feux tricolores. On entendait le bruit
des moteurs de plus en plus fort et on voyait l'avion grossir
devant nous. Quand il a touché le sol, il a explosé et projeté
des pièces partout", a déclaré Luis Santos, qui se trouvait dans
sa voiture à la station service au moment de la catastrophe.
Un autre témoin, Ialmo Junior Matos, vendeur de matériel
électronique, a raconté à l'AFP que "l'avion a accéléré en
arrivant au bout de la piste d'atterrissage et a tenté de
redécoller, mais c'est alors qu'il est entré dans le bâtiment et
a explosé".
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Décollage par temps de pluie d'un A320 de la TAM depuis l'aéroport
Congonhas de Sao Paulo.
L'aéroport de Congonhas situé en plein centre ville de Sao Paulo
La trajectoire approximative de l'Airbus
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L'A320 aurait donc "survolé" l'autoroute
en contrebas avant de s'écraser sur le
hangar selon plusieurs témoins. Malgré la
possibilité de ralentissement sur la
longueur de la piste de 1940m (6362ft), il
ne s'est pas arrêté. S'est-il alors
réellement posé et s'il a fait une remise
des gaz, a-t-elle été tardive ou partielle? |
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On ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec
l'accident de l'A340 d'Air France à Toronto, mais aussi
avec celui de l'A320 de
Lufthansa de Varsovie par
mauvais temps toujours et où la piste mouillée a
"empêché" l'avion de s'arrêter. L'A320
ferait-il une allergie aux pistes mouillées? |
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L'avion a heurté et mis le feu à une station
service. Les pompiers ont lutté plusieurs heures et
l'incendie que l'on croyait éteint a repris de plus
belle. |
Les familles des passagers attendaient l'arrivée de l'avion à
l'aéroport et reçoivent immédiatement l'information de l'accident.
Deux heures à peine après le crash, la liste des passagers était
diffusée sur Internet. |
Mise à jour du 19 juillet 2007
- Le
bilan actuel fait état de 181 morts, 5 disparus et 11 blessés: Il y
avait 186 passagers et
membres de l'équipage dans l'Airbus mais on ne connaît pas le nombre
exact de techniciens de la TAM travaillant
dans le bâtiment.
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Sur cette photo, on remarque bien l'extrémité de la piste et du taxiway de
l'aéroport de Congonhas en surplomb. L'A320 n'avait donc pas besoin
de voler pour "sauter" la route et heurter le bâtiment situé en
contrebas à gauche sur la photo.
- De nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer l'état de la piste,
refaite pourtant il y a quelques mois. L'eau de pluie s'évacuerait
mal occasionnant de l'aquaplaning lors de précipitations
importantes.
- Airbus annonce l'envoi
de 5 spécialistes pour aider les brésiliens qui restent toujours
officiellement les responsables de l'enquête, comme prévu dans les
accords internationaux.
- Le BEA - Bureau Enquête
Accident (France) et le BFU - Bundesstelle für
Flugunfalluntersuchrung (Allemagne) envoient également chacun 2
experts en enquête-accident pour épauler les "forces aériennes
brésiliennes" qui sont censées mener l'enquête.
- L'aéroport a d'abord
été fermé avant que la pression du trafic (630 mouvements par jour)
n'oblige les autorités à permettre l'usage de la seconde piste de
seulement 1400m, donc bien plus courte que la principale.
- Enfin plusieurs médias ont annoncé que "la" boîte noire avait été
retrouvé. Incroyable qu'après les nombreux accidents très
médiatisés, certains journalistes ne sachent pas encore qu'il y a
deux enregistreurs, CVR et DFDR.
- La
bourse de Paris a réagit négativement à l'annonce de l'accident.
L'action EADS a perdu 2,72% le 18 juillet.
Les premières interrogations:
Selon le général Jorge Kosul du Centre d'enquêtes et de prévention
des accidents, "toutes les hypothèses sont ouvertes, il a pu se
produire une défaillance humaine, c'est peut-être la piste qui est
en cause, ou le stress ou une décision erronée. Dans tous les cas,
il faudra attendre les résultats de l'enquête. Celle-ci prendra au
moins dix mois".
Selon un porte-parole des pompiers de Sao Paulo, le capitaine
Marcos, l'avion aurait échoué à atterrir et aurait tenté de
redécoller, ce qui est demandé aux pilotes s'ils ne parviennent pas
à se poser sur les premiers 300m du tarmac de cet aéroport.
Par ailleurs, selon des enregistrements vidéo de l'atterrissage (une
camera fixe sur la tour de contrôle) il semblerait que l'avion
arrivait beaucoup plus vite que d'autres, selon le sénateur
Deonstenes Torres, chef de la commission du Sénat pour les enquêtes
concernant l'aviation civile. "Sur des parties de la piste que la
plupart des avions mettaient 11 secondes à traverser, cet avion en
a pris trois", a-t-il déclaré.
L'avion n'avait-il pas déjà remis les gaz pour redécoller? |
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Un avion qui percute un bâtiment à grande vitesse, ça ne vous
rappelle rien?
Ici, malgré la violence du choc, la destruction de
murs en béton et l'intense incendie d'hydrocarbures durant plusieurs
heures qui a suivi, l'avion n'a pas été "vaporisé". Les
moteurs et des parties
importantes du fuselage restent reconnaissables et les corps (visibles) des malheureuses
victimes ont pu être récupérés par les pompiers et les secouristes.
Selon
le docteur Ferrari qui faisait partie des secours, la partie avant
de l'avion s'est complètement désintégrée sous l'impact en touchant le bâtiment,
siège de TAM Express et filiale fret de la compagnie. Il ajoute que
l'action des quelque deux cents pompiers a été rendue très difficile
par les températures élevées de 1000° et le rideau de fumée dégagé par
l'incendie.
Une analyse plus fine
ICI sur le site de JP-Petit
Mise à jour du 20 juillet |
2007 |
L'AFP titre
ce 20 juillet: "TAM reconnaît un défaut sur
l'Airbus". On s'attend déjà à un début de
conclusion pour l'enquête. Ainsi, ce serait l'avion la cause du
crash?
Mais plus
loin, la journaliste précise que "la compagnie a reconnu
que l'appareil volait avec l'inverseur de poussée droit
débranché". Là, on en conclut fatalement que c'est
la dissymétrie qui est la cause de l'accident puisque
l'avion a quitté la piste par le côté gauche.
Alors que
selon les images impressionnantes de la caméra de
contrôle, on ne sait toujours pas si l'avion tentait de
ralentir avec des problèmes de freinage ou plutôt
accélérait pour redécoller.
Un bel
exemple de simplification journalistique avide de
sensationnel plutôt que de véracité des faits. Et
lorsque l'on sait que les textes de l'AFP sont repris le
plus souvent intégralement par tous les médias, la
rigueur devrait y avoir toute sa place.
Entretemps,
alors que les enquêteurs examinent la piste fatale,(image
à droite)
l'activité aérienne a repris sur la seconde piste, plus
courte de 500m.(4700ft -1435m) au lieu de 6365ft-1940m)
Si certains
accusent la première d'avoir été trop courte, qu'en
est-il alors de la seconde?
Enfin, les
autorités brésiliennes n'annonceront le triste bilan
humain qu'après l'identification de chacun des corps, 25
sont reconnus
seulement le 19 au soir.
Quand à
l'examen des deux enregistreurs de vol, il devrait se
faire aux USA.
Lors de
l'enquête, il ne faudra jamais que les agents d'un
quelconque organisme, au nom de n'importe quel intérêt,
oublient que cet accident a brulé vif 200
personnes innocentes!
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Un A320, spoilers et reverses du moteur
V2500 déployées.
La compréhension des causes du crash
commande de savoir si l'avion tentait de
s'arrêter ou de redécoller. Eventuellement
un peu des deux d'ailleurs, ce serait une troisième
hypothèse.
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Mise à jour du 21 juillet 2007 |
Samedi matin, la boîte noire contenant la
conversation des pilotes (cockpit voice
recorder) a été retrouvée parmi les débris de
l'Airbus A320 de la TAM, qui s'était écrasé
mardi à Sao Paulo, a indiqué le commandement de
l'armée de l'air. "Cette boîte noire est en bon
état, ce qui va aider l'enquête", a déclaré à la
presse le général Jorge Kersull Filho, directeur
du Centre de prévention des accidents. La
compagnie brésilienne TAM a indiqué par ailleurs
qu'il y avait un occupant supplémentaire à bord
de l'Airbus qui avait raté mardi son
atterrissage à l'aéroport de Congonhas à Sao
Paulo, ce qui porte à 187 le nombre de victimes
à bord.
Il s'agit d'un copilote de la compagnie, qui est
monté à bord au dernier moment sans carte
d'embarquement, selon le quotidien Folha de Sao
Paulo.
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Mise à jour du 22 juillet 2007 |
Incroyable!
Les autorités brésiliennes ont
annoncé samedi avoir confondu un morceau de fuselage de
l'Airbus A320 accidenté jeudi avec l'enregistreur de
vol.
C’est un simple morceau de carlingue
qui a été convoyé aux Etats-Unis pour y être analysé. Le
général Jorge Kersul Filho, directeur de la division de
prévention des accidents de l'armée de l'air, a indiqué
que la véritable boîte noire avait été retrouvée samedi
dans les décombres et qu'elle serait envoyée à
Washington pour analyse.
En même temps, durant 2h30, une panne
de radar au dessus de l’Amazonie a forcé plusieurs
compagnies à annuler des vols internationaux ou à
détourner des avions samedi.
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Crise politique après l'accident
D’après Associated Press (AP) et AFP
du 20/07/2007
Alors que l’opinion publique et les
médias brésiliens mettaient en cause la situation et
l’équipement de l’aéroport de Congonhas et désignaient
les manquements du gouvernement dans les équipements
aéroportuaires, le président Lula, connu pour ses
discours longs et fréquents, s’est fait complètement
oublier ne quittant pas ses conseillers d'une semelle et
annulant ses apparitions publiques. «Où est le président
qui aime tant faire des discours? », s'est même
interrogée la commentatrice politique Lucia Hippolito.
La crise politique s'est accentuée
lorsque la chaîne de télévision brésilienne la plus
populaire a surpris l'un des plus proches collaborateurs
du président, Marco Aurelio Garcia, faisant un geste
obscène, largement interprété comme une réaction de
joie, au moment où il apprenait, à la télévision, que
l'un des deux inverseurs de poussée de l'avion accidenté
avait été désactivé quatre jours avant la catastrophe.
Garcia a malgré tout publié un
communiqué pour dire qu'il s'était senti «affecté» par
l'annonce d'un possible problème technique, non
seulement parce que tant de personnes ont péri, mais
parce que «de nombreux médias n'ont pas hésité à accuser
le gouvernement de la tragédie de Sao Paulo quelques
heures à peine après l'accident».
Les médias brésiliens et les
représentants de l'opposition ont largement commenté
vendredi le geste de Garcia, implacablement diffusé à la
télévision brésilienne, estimant qu'il traduisait sa
satisfaction à l'idée que l'éventuel problème technique
éloigne les soupçons du gouvernement.
«Cette attitude est inacceptable et
offense tous les Brésiliens encore anéantis par la pire
tragédie aérienne qu'ait jamais connue le pays», a
déclaré le président du Parti social démocrate.
Finalement, 3 jours
après la catastrophe, le président Lula a parlé: "Je
demande de la sérénité à tous les Brésiliens", a-t-il
déclaré dans une allocution retransmise par les radios
et les télévisions. "Nous travaillons avec rigueur et
sérénité, sans précipitation" dans l'enquête sur
l'accident de Sao Paulo, en annonçant "la diminution du
nombre de vols et la restriction du poids des avions à
l'aéroport de Congonhas", le deuxième d'Amérique latine
après Mexico. Le nombre de passagers à Congonhas a connu
une croissance de 44,5% en trois ans pour atteindre 18
millions par an, alors que sa capacité théorique est de
12 millions.
Congonhas n'accueillera plus que les vols directs dits
"de point à point", à l'exclusion des connexions et des
escales, des vols charter et des petits avions.
Le gouvernement envisage aussi d'ouvrir la construction
et l'administration des aéroports aux capitaux privés et
de construire un troisième aéroport à Sao Paulo, en plus
de ceux de Congonhas et de Guarulhos (situé dans la
banlieue).
Le 24 juillet, le président Luiz Inacio Lula da Silva a
limogé son ministre de la Défense Waldir Pires. Son
successeur devra aussi rétablir un bon fonctionnement de
l'ensemble des aéroports du pays, qui enregistrent des
retards et des annulations en cascade depuis l'accident
de Sao Paulo, qui a mis à jour des failles qui affectent
l'ensemble du secteur
Pour la
quatrième journée consécutive, la moitié des vols
brésiliens étaient annulés ou accusaient des retards
mercredi, selon l'Infraero. |
Mise à jour du 26 juillet 2007 |
Le bilan du crash de l'Airbus
A320 à l'aéroport Congonhas de Sao Paulo a été revu
à la hausse lundi et s'élève à 199 morts, et non pas
191 comme annoncé précédemment. Il s'agit des 187
personnes qui se trouvaient à bord de l'avion ainsi
que douze personnes au sol. Parmi ces dernières
victimes figure un chauffeur de taxi dont la voiture
était garée dans la station service touchée par
l'avion.
Interrogations du 27
juillet Les toutes
premières analyses font état d'une vitesse de
175km/h de l'avion à l'impact dans le hangar. La
décélération depuis le poser 1800 ou1900m auparavant
n'a donc pas été importante. Alors que l'on
distingue la reverse ouverte sur le moteur gauche,
on peut presque certainement éliminer l'intention du
pilote de redécoller à ce moment là. Alors,
qu'est-ce donc qui a empêché l'A320 de ralentir
comme l'avion qui le précède. Les vidéos montrent
aussi que le touché sur la piste avant le crash
n'est pas anormalement long et que dès lors, l'avion
disposait de toute la longueur de piste pour
s'arrêter comme les autres avions posés juste avant
lui dans des conditions climatiques similaires. |
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Mise à jour du 29 juillet 2007:
ERREUR HUMAINE |
D'après la revue brésilienne "Veja" qui se fait l'écho
d'indiscrétions sur les causes du crash, les enquêteurs
savent déjà que c'est une...erreur humaine.
Surprenant et inhabituel quand même pour un accident
d'A320!
Une des deux manettes des gaz était "déréglée" ce qui
aura mis la puissance des moteurs en opposition. Alors
que le gauche freinait, pleine reverse, le droit
accélérait.
C'est la désactivation de l'inverseur de poussée du
moteur droit qui aurait provoqué cette confusion chez le
CdB.
Toujours d'après la revue, la même erreur s'est déjà
produite sur un A320 aux Philippines en 1998 et à Taipei
en 2004.
Pourquoi alors rien n'a été modifié sur les avions et la
manière de réagir des équipages? Chacun sait qu'un
système qui permet une erreur provoquera fatalement
cette erreur un jour.
Les autres causes aggravantes du crash seraient la piste
trop courte et l'absence de zone de dégagement en bout
de piste.
L'enquête indique également que l'avion s'est posé à 240
km/h, n'a pas dérapé et n'a pas eu de problème avec son
système de freinage. |
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Quelques sorties de
piste d'A 320 |
23 septembre 1993
Lufthansa à Varsovie
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22 mars 1998
Philippines Airlines à Bacolod (Philippines)
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2 février 2000
South African Airways à Lusaka (Zambie)
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28 août 2002
America West Airlines à Phoenix (Arizona) |
18 avril 2004
TransAsia Airways à Taipei |
Mise à jour du 30 juillet 2007 |
Plusieurs milliers de Brésiliens se
sont rassemblés dimanche pour rendre hommage aux 199
victimes actuellement dénombrées de l'accident d'avion
survenu à Sao Paulo, reprochant au gouvernement de ne
pas régler les problèmes importants du trafic aérien. Le
cortège a défilé dans Sao Paulo, jusqu'aux ruines du
hangar de la TAM. Equipés de pancartes, portant des
fleurs, les manifestants ont lancé des slogans hostiles
au gouvernement. Selon les organisateurs, ils étaient
près de 8000.
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Selon certaines infos, il semblerait qu'Airbus a
réalisé récemment une modification sur la manette
des gaz qui n'oblige plus le pilote et sélecter
manuellement et différemment la gauche ou la droite en
cas de panne d'une reverse. Il lui suffit maintenant
d'agir sur les deux moteurs à l'identique,
l'informatique s'occupe du reste pour contrer le
déséquilibre de poussée lors de la mise sur "Full
reverse".
Mais alors pourquoi le pilote, selon les
affirmations du début de
l'enquête, agit-il manuellement et différemment sur
les manettes au point d'en "dérégler" une ?
Question: Cette modification récente a-t-elle été
prise en compte et effectuée sur l'Airbus de la TAM
?
L'autre système de ralentissement reste les
spoilers. Se sont-ils déployés ou pas ? Pas encore d'explication encore de la part des
"fuites des enquêteurs". Attendons un peu!
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Mise à jour du 31 juillet 2007 |
Rien de nouveau aujourd'hui, les
journaux ne parlent déjà plus de l'accident. La presse
internationale évoquent les exécutions dramatiques des
otages coréens par les Talibans alors qu'en France
ce sont les beaux costumes sélects du président qui
font la une, mais personne n'ose encore parler pour
le moment de la marque ni du nombre de ses vestons.
Attendons un peu!
Sur les
forums aéronautiques où des professionnels et des
pilotes commentent et surtout cherchent à comprendre
le pourquoi de cet accident, l'information divulguée
par la presse brésilienne sur les deux manettes des
gaz en position différente a beaucoup de mal à
passer. Dans l'A320, la complexité des automatismes
avec une reverse HS lors de l'atterrissage fait
traiter l'avion d'"usine à gaz".
La différence de position supposée des
deux manettes aurait pu entraîner l'absence du
déploiement des spoilers, facteur de ralentissement.
L'accélération du moteur droit l'interdisait,
même si le gauche était au "ralenti".
Y
a-t-il eu tentative de redécollage ou pas ? On ne
sait toujours pas, mais, sauf en fin de parcours,
l'avion est bien resté dans l'axe de la piste avec
une vitesse importante proche du décollage.
Les
commentaires des professionnels pointent du doigt
les
logiciels sophistiqués de l'avion qui en arrivent à
parasiter les réflexes innés des pilotes chevronnés
lors d'un banal atterrissage par temps de pluie.
C'est
beau la technologie tout de même!
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Mise à jour du 2 août 2007 |
La revue brésilienne "Veja" fait
encore la une en dévoilant une partie du CVR.
L'équipage, horrifié, voit son sort se sceller car
l'avion ne veut pas ralentir. Les spoilers ne
sortent pas, les freins ne répondent pas et chacun
des pilotes connait la longueur de la piste.
Mais tant qu'il n'y a pas eu
corrélation entre tous les éléments, leur
chronologie et leur mise en perspective réciproque
tant du CVR que du DFDR, il est urgent d'éviter de
tirer des conclusions, encore moins de parler
définitivement d'erreur humaine sous peine de
souligner sa complète méconnaissance de la question.
Voici
la transcription provisoire de la fin du vol, en
pdf.
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Mise à jour du 3 août 2007 |
Après les déclarations
et les affirmations de très nombreux journalistes
soi-disant bien informés dans moult médias et les
dialogues entre professionnels sur des sites
spécialisés, voilà que le BEA se décide à faire une mise
au point .
Le Bureau d'enquêtes et
d'analyses (BEA) français et le Bundesstelle für
Flugunfalluntersuchung (BFU) allemand qui
participent à l'enquête affirment conjointement le
vendredi 3.8.07 que c'est
"une erreur grave que de tenter de conclure sur la
base d'informations partielles et non analysées".
Dans son communiqué, le
BEA "regrette que toutes
sortes d'informations, correctes ou erronées,
circulent, ainsi que des spéculations et des
tentatives d'explications.
Des prises de position
prématurées sur les causes d'un accident pourraient
être de nature à compromettre l'objectivité de la
démarche d'enquête".
Aux côtés des
techniciens d'Airbus, ses enquêteurs ont
participé "à l'examen du site, de l'épave et au
dépouillement des enregistreurs", le CVR
(enregistreur phonique) et le FDR (Plutôt le DFDR
sur A320 !!) (enregistreur des paramètres de
l'appareil)."
[...]
"Pour les experts, la
publication partielle des données ne permet pas
encore de trancher entre erreur humaine ou
défaillance technique pour les problèmes de
freinage, ni sur le rôle de la piste dans les
conséquences de l'accident."
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Mise à jour du 10 août 2007 |
Les courbes de
performances issues du DFDR (enregistreur de
paramètres) viennent de sortir. Entre parenthèses,
pour d’autres crashs précédents d’A320, il avait
fallu attendre plusieurs mois.
Mais peut-être que l’habitude rend les choses plus
faciles.
Selon ces listings, on constate qu’une seule
reverse a été déployée, que les spoilers ne sont pas
sortis et que l’auto poussée a été désactivée.
Au vu de ces enregistrements, le vice-président de
la sécurité d’Airbus a déclaré qu’il ne voyait
aucune indication de panne et que le freinage de
l’avion avait fonctionné correctement. Les freins
manuels ont bien fonctionné et ont été utilisé par
l’équipage. Il n’y a pas eu de fonctionnement
anormal du freinage.
Le même responsable a indiqué que l’une des manettes
commandant la puissance des moteurs « semblait »
être en position « accélération » à l’atterrissage
tandis que l’autre était « au point mort ».
Ne serait-il pas tout à fait certain ?
Le toujours responsable d’Airbus a toutefois
confirmé que sa société avait envoyé à ses clients
déjà la semaine dernière un message indiquant qu’il
n’y avait pas eu de défaillance de fonctionnement de
l’avion.
Tout est dit !
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Mise à jour du 14août 2007 |
Il est pour le moment prématuré de disculper
totalement le constructeur aéronautique européen,
peut-on lire dans "La tribune" du 14
août.
"Les données révélées par les boîtes noires ne
montrent pas de faille mécanique dans l'avion;
néanmoins, d'autres pistes qui seront étudiées le
prouveront peut-être", a déclaré, le lieutenant
colonel Fernando Camargo, chargé de la commission
indépendante qui enquête sur les causes de la
tragédie.
"Donc, l'hypothèse d'une faille mécanique de
l'appareil n'est pas écartée par la commission
d'enquête", a toutefois nuancé le militaire.
Le
vice-président de sécurité des vols d'Airbus,
Yannick Malinge, avait souligné jeudi dernier devant
une commission du Parlement brésilien que l'examen
des boîtes noires ne permettait pas d'établir une
faille mécanique de l'avion.
Tout le
monde a pu voir cette vidéo de l'avion fonçant sur
la piste au lieu de ralentir. Selon les
enregistrements du DFDR, il est avéré que le moteur
gauche tentait de ralentir l'avion avec sa reverse
enclenchée alors que le droit accélérait à fond et
que les spoilers, aidant eux aussi à ralentir
l'avion, n'étaient pas déployés. Pour les
freins proprement dits, on ne connait
pas la puissance ni la force utilisée.
Il
y a bien là un atterrissage totalement anormal situé
entre un ralentissement et une remise de gaz. Les
causes sont loin d'être aussi claires que le disent
ceux qui accusent unilatéralement l'équipage.
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Mise à jour du 5 septembre 2007 |
Dans le
Figaro de ce jour, on peut lire:
Crash de Sao Paulo: pas d'erreur de
pilotage.
L'analyse de la boîte noire
de l'Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM,
dont l'accident à l'atterrissage en juillet à Sao
Paulo avait fait 199 morts, a écarté une erreur de
pilotage, ce qui semble mettre en cause l'avion, a
déclaré hier un membre de la commission
parlementaire d'enquête sur l'accident. L'Airbus
A320 de la Tam n'avait pas réussi à freiner en fin
d'atterrissage le 17 juillet dernier et était sorti
de la piste pour percuter un bâtiment de fret avant
d'exploser près de l'aéroport de Congonhas, en plein
cœur de Sao Paulo.
Très
peu de médias en France ont repris cette info. De
peur de se brûler les doigts?
On
la trouve tout de même dans certain journal
régional, mais avec une curieuse façon de résumer
l'information.
Voici deux documents supplémentaires envoyés par
un ami internaute, qui montre bien la disposition du
bout de piste qui, comme sur un porte-avions, ne
laisse aucune échappatoire au delà des limites du
béton.
Face aux récriminations et aux contestations des
pilotes devant l'absence totale de zone de sécurité
aux deux extrémités de la piste principale, les
autorités brésiliennes ont déjà trouvé une parade,
celle de raccourcir la longueur de la piste, déjà
très courte, créant ainsi une zone de freinage.
Ils doivent aussi avoir leurs énarques, au
Brésil!
Sur l'autre photo, les traces des roues dans
l'herbe sont nettement visibles, avec la trajectoire
courbe prise par l'avion.
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