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Le B747 perd sa dérive

 
 

Une réparation mal effectuée et personne n'est vraiment responsable

 

Yokota: le 12 aout 1985. La dérive et les circuits hydrauliques arrachés en plein vol rendent le Boeing 747 de la JAL  incontrôlable. Les pilotes parviennent toutefois à l'aide des  manettes de gaz à rester en l'air 20 minutes avant de percuter une montagne. Bilan : 520 morts, mais 4 survivants miraculés, dont 2 enfants. Parmi les débris, on va découvrir que dans les turbulences de l'avion devenu fou, de nombreux passagers avaient eu le temps d'écrire leurs dernières volontés, certains avec leur sang.

Une faiblesse structurale des B 747, un précédent "touché dur" de la queue puis une réparation bâclée, un renfort de longeron mal riveté avec une seule rangée de rivets au lieu de deux, sont les causes de cet accident. Le Président de la JAL démissionna et le directeur de la maintenance se suicida, mais ni la JAL ni Boeing n'acceptèrent officiellement d'endosser la responsabilité de l'accident.

20 minutes après l'accident, un hélicoptère américain a survolé la zone mais a reçu l'ordre de partir par les "forces d'auto-défense"  japonaises. Les secours "officiels" ne parviendront sur les lieux que 12 h plus tard. On peut supposer qu'un nombre substantiel de rescapés ayant survécu au crash ont succombé ensuite d'hypothermie.  Le manque de rapidité dans la réponse des autorités japonaises a conduit à des rumeurs au Japon disant que le gouvernement japonais espérait qu'il n'y aurait aucun survivant du crash.

Cet accident est le plus meurtrier pour un unique avion en cause de toute l'histoire de l'aviation.

 

Le B 747 SR JA 8119 du vol 123 accidenté

 

Un photographe a saisi le B 747

 sans sa dérive quelques minutes seulement avant le crash

 

Privé de ses commandes de vol après l'arrachement de la dérive, le B747 a été piloté tant bien que mal uniquement aux moteurs. L'appareil montait et descendait, oscillant avec un fort roulis.

 
Avant le crash, la seule photo prise par un passager, décédé ensuite.

Plusieurs passagers ont écrits des mots d'adieu pour leur proches durant 1/2 h.

 
   
 

 Le lieu du crash est difficilement accessible, les hélicoptères déposent les sauveteurs et évacuent les rescapés dans un paysage d'apocalypse.

 
 
 

La zone d'impact est complètement dévastée et la probabilité qu'il y ait des survivants est infime.

Et pourtant, parmi les 520 victimes, il y a 4 survivants

 
Ce sont les Forces japonaises d'auto-défense (JSDF) qui vont faire l'essentiel du travail dans des conditions éprouvantes mais aussi avec des méthodes toutes militaires vis à vis des blessés.

 

Quatre passagères survivent au crash. Elles étaient assises côte-à-côte dans la rangée 56 : Yumi Ochiai, 25 ans, une hôtesse de l'air de la compagnie JAL, coincée entre plusieurs sièges ; Hiroshi Yoshizaki, une femme de 34 ans et sa fille de 8 ans Mikiko, trouvées dans la section intacte du fuselage et une jeune fille de 12 ans, Keiko Kawakami, trouvée assise sur une branche au sommet d'un arbre.

 

Les survivants sont hélitreuillés dans des conditions acrobatiques jamais vues: risque de chute, stress obligatoire et inconfort total. Les blessures risquent aussi de s'aggraver par la pression des bras du porteur.

 
                     
 

Etrangement le journal "Nikkei" (à gauche) annoncera 7 survivants, 3 de plus que les 4 femmes rescapées, deux hommes et un petit garçon qui sera même pris en photo (en haut). D'autre part, plusieurs rescapées raconteront avoir entendu des hélicoptères en pleine nuit ainsi que des conversations et vu des lampes torche baladeuses.

Ces interrogations rejoignent la principale: pourquoi avoir attendu le lendemain matin, plus de 12h après l'accident, pour lancer les secours ?

 

La presse japonaise ne va pas hésiter à publier les photos les plus terribles

 
                         
 

 
 

Les familles viennent se recueillir devant une stèle élevée sur la montagne tragique.

 

 

 
 

 

Un schéma de l'arrachement de la dérive extrait du rapport officiel.

 

 

 

 

Ci dessous, le principe de la réparation mal effectuée

 

 
 

Le Centre de Prise de Conscience de la Sécurité Aérienne

Alors que d'autres compagnies  tentent de faire oublier les pages noires de leur histoire, Japan Airlines ne craint pas de regarder en face ses erreurs passées. Un rappel douloureux mais surtout un gage de vigilance pour la sécurité de ses passagers.

Les deux "boîtes noires"  exposées

Le Président de la JAL se recueille

Au printemps 2006

 

Ouvert dans les locaux de l'aéroport de Haneda, le principal aéroport de Tokyo et appelé par la compagnie JAL, le Centre de Prise de Conscience de la Sécurité Aérienne, l'endroit permet de voir exposés certains éléments du Boeing 747 qui s'était écrasé dans la région de Gunma en 1985.
La compagnie a décidé d'ouvrir ce centre afin que le public n'oublie pas cet accident qui a couté la vie à plus de 500 personnes et que chacun soit conscient que Japan Airlines se concentre sur la sécurité des vols après avoir connu une série d'incidents et de problèmes techniques.

Un des sièges du B747

”Nous avons décidé de faire cette exposition afin de prouver que nous sommes attachés à la sécurité”, dit clairement un officiel de la compagnie