www.crashdehabsheim.net

Yemenia Airways - Moroni

 

Site de l'ANACM ( Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie)     

http://www.anacm-comores.com/raports-incidents.php

Aller directement aux journées des

Le 30 juin, à 2h30 du matin, un Airbus A310 s'écrase lors de son approche vers l'aéroport de Moroni aux îles Comores avec 142 passagers et 11 membres d'équipage à bord .

Le vol avait quitté Roissy à 9h à bord d'un A330 jusqu'à Sanaa au Yemen, via Marseille. Là, les passagers ont été transférés comme d'habitude sur un autre appareil A310 pour finir le trajet vers Moroni via Djibouti. L'Airbus devait se poser à 1h (heure de Paris) et était déjà annoncé dans l'aéroport de Moroni lorsque la tragique nouvelle est tombé.

"Les conditions météo étaient mauvaises. Le vent était fort et la mer déchainée" a précisé aussitôt le manager de la compagnie aérienne. Rapidement, un appareil de la compagnie "Comores Air services"  effectue un vol de reconnaissance et localise les lieux du crash à environ 10 km de la côte.

Parmi les 142 passagers, 66 sont français. Le Président de la République a aussitôt "exprimé sa très vive émotion  et demandé à l'armée de de tout mettre en œuvre pour porter secours aux victimes". Et pour la deuxième fois en un mois, l'Assemblée Nationale a observé une minute de silence pour des français victimes du crash d'un Airbus.

Des moyens militaires ont été aussitôt dépêchés depuis la Réunion par avion cargo "Transal", des bateaux pneumatiques et des médicaments qu'accompagnaient des médecins, plongeurs, infirmiers et psychologues.

De son côté, la "Royale" a envoyé plusieurs navires basés dans l'océan indien pour participer aux recherches.

 

Rapidement on apprend qu'un véritable miracle a eu lieu, il y a un rescapé!

On parle d'un bébé d'abord, puis d'une adolescente de 15 ans qui a survécu au stress, au choc et aux vagues.

 

L'A310 immatriculé 70-ADJ accidenté le 30 juin

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Voici le probable circuit qu'a effectué l'A310 de Yemenia

L'A310 doit se poser en piste 20 (la bleue) car le vent souffle du 210, à 25 kts avec des rafales à 35 kts.

Mais comme c'est souvent le cas*, il n'y qu'un ILS et il est situé dans l'axe de la piste 02 (rouge) opposée. Le pilote prévoit alors de faire une MVL (manœuvre à vue libre) classique mais un peu délicate. Il fait alors une approche ILS en 02 (rouge) survole la piste (des témoins l'attestent- à ne pas confondre avec une remise de gaz!) et dégage selon la procédure prévue par la gauche au cap 330 (vert) pour effectuer une approche finale à vue en rejoignant le circuit prévu (bleu). Mais il se crashe en mer au large du village de Mitsamiouli.

On ne connait pas pour l'instant (30 juin dans la journée) le lieu exact du crash.

* A Strasbourg, il n'y avait qu'un ILS lors du crash du Mt Ste Odile.

Sans préjuger des conclusions de l'enquête et avant même que d'autres éventuels survivants ne soient repêchés, on assiste à une  véritable furia des politiques, experts et journalistes de tous poils qui condamnent déjà et à priori un "avion poubelle" d'une compagnie bananière. Haro sur le baudet car nous en France, l'aviation "ça nous connait"! C'est simple et surtout ça évite les questions gênantes sur d'autres causes éventuelles du crash.

QUAND ON NE CONNAIT PAS LES CAUSES, la décence et la prudence s'imposent.

Que font donc tous ceux qui s'énervent et mobilisent la censure pour le crash du Air France 447 ?

 

Mais il y a un précédent, peut-être différent, peut-être identique, allez savoir! C'est le vol 381 de la TAROM le 24 septembre 1994 en approche sur Orly. Il effectue une montée brutale , suivi d'un décrochage et d'un piqué vers le sol, que le pilote rattrape à 240 m du sol seulement. Les 186 passagers et membres d'équipage ne sont pas blessés. L'enquête du BEA a conclut à une faute de pilotage, plus précisément à une mauvaise gestion du pilote automatique.

 

Entre temps, l'enquête est déjà bouclée par le Secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau qui signale que même si la compagnie ne faisait pas partie de la fameuse "liste noire" de l'Union Européenne, de nombreux défauts avaient été repérés sur cet avion par les vérificateurs du BEA en  2007. "

Notre Secrétaire oublie toutefois de préciser que ce même avion avait assuré plusieurs liaisons sur l'Europe, dont la semaine dernière un vol sur Londres après avoir été révisé en mai 2009 sous la supervision d'Airbus.

 
                                                               
 

Autre son de cloche, celui de l'association "SOS Voyage aux Comores" crée en 2008 pour prévenir du danger des compagnies reliant Sanaa et Moroni. L'un de ses membres tient à préciser:

"Ça fait longtemps qu'on dénonce les problèmes de sécurité à bord des avions sur les vols Sanaa-Moroni. Avec plusieurs compagnies, mais surtout Yemenia, il y en a eu beaucoup. Ce qui nous avait menés à créer cette association en 2008, et a appeler les gens à ne pas utiliser, à boycotter même cette compagnie. J'ai voyagé une fois avec eux entre Sanaa et Moroni en 2007 et je me suis juré ce jour-là de ne plus jamais le faire. Les conditions de transport étaient déplorables: il n'y avait pas de numéro de siège, pas assez de gilets de sauvetage, il manquait une ceinture de sécurité, le toit bougeait de manière surprenante. A Sanaa, les voyageurs sont parfois bloqués 1, 2, 3 nuits. Ils ne sont pas informés et doivent dormir sur place"

A Marseille, la communauté comorienne est importante et s'est réunie dès l'annonce de l'accident. Témoigne alors une jeune femme, Mmadi Fatouma: "Je voudrais prendre d'autres compagnies, mais avec quatre enfants, je fais comment ? » Le vol sur Yemenia coûte aux alentours de 1 500 euros, contre 2 500 euros en été sur Air France. « La réalité mondiale des diasporas, c'est souvent cela, souligne Stéphane Salord, consul des Comores à Marseille. Quand vous n'êtes pas sur des lignes de pays développés, vous rentrez par des lignes secondaires. Je souhaite que cette catastrophe alerte l'ensemble de l'opinion. » « C'est une crise grave autant pour les Comores que pour la France, car nous sommes français », rappelle Mmadi Fatouma.

 

Aspect plus "local" des transports aériens comoriens, le retour au pays avec des cadeaux pour les membres de la famille, souvent très nombreuse, lors de la saison des mariages, comme actuellement. Ce n'est un secret pour personne que le quota de bagages est allégrement dépassé sur les vols vers les Comores. Une manière aussi pour certains transporteurs d'attirer la clientèle que d'augmenter le poids autorisé de bagages, 40kg chez Yemenia, 20kg chez les autres transporteurs. Mais alors, on risque de se retrouve très vite en surcharge. Un problème aussi aigu que l'inscription sur la liste noire des technocrates de Bruxelles.

 

Comme à chaque accident, les mêmes images dramatiques de familles éplorées toujours insupportables. Des gens seuls avec leur peine, très peu ou pas accompagnés dans leur douleur et sur qui tombe comme la fin du monde face au côté impersonnel, comptable et froid du transporteur aérien.

Les moyens de secours militaires envoyés depuis la Réunion par "Transal"

      

 

Parmi les premières appréciations, on peut noter:

Une information que des témoins corroborent : «L'avion était à environ 50 mètres du sol en approche de la piste, et au lieu de prendre la piste, il a dévié et est sorti de l'axe de la piste en empruntant un chemin anormal vers la mer», a notamment déclaré un agent de la police de l'air et des frontières comorienne qui a souhaité garder l'anonymat.

(Un voilà un qui a raison de vouloir garder son anonymat)

Interrogé à ce sujet sur Europe 1, Dominique Bussereau s'est montré prudent (!) : «Pour l'instant, c'est encore un peu flou (...) On parle d'une approche, d'une remise de gaz, puis d'une approche nouvelle qui aurait été ratée. Toutes ces informations ne sont pas vérifiées».

Mais un peu plus tard, sur une chaine du service public, il ne craint pas de tirer déjà des conclusions: "c'est soit les pilotes, soit la météo, soit la maintenance, Airbus n'est pas en cause".

Moins de 24h pour innocenter l'avion, ça ne vous rappelle rien?

En France, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) devait constituer une équipe d'enquêteurs attendue sur les lieux de l'accident.

Personnellement, je plains le BEA, car avec toutes les enquêtes en cours, les personnels doivent se faire rares et ils doivent probablement racler les fonds de tiroir ou rappeler les réservistes.

 

L'Airbus A330 qui effectue la partie du vol entre Paris et Sanaa via Marseille

Le changement d'avion à Sanaa

Les passagers du vol Paris - Moroni avaient embarqué à bord de cet A310 à Sanaa au Yémen. Auparavant, ils volaient à bord d'un A330, autorisé sur le sol français. «Les A310 de Yemenia ne se posent pas à Marseille. Les vols que nous opérons à partir de Marseille et Charles-de-Gaulle sont parfaitement en règle. Ce qui se passe à Sanaa, c'est aux autorités internationales de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) de s'en occuper», a expliqué hier le directeur général de l'aéroport Marseille-Provence, Pierre Regis.

Dominique Bussereau a d'ailleurs indiqué que la France allait saisir l'Union européenne et l'OACI pour éviter qu'une compagnie puisse «emmener dans des conditions normales des passagers à partir du territoire français pour ensuite les mettre dans un avion qui n'assurerait pas la sécurité».
Mais de son côté, le ministre de l'Intérieur yéménite a démenti l'existence de problème technique sur l'appareil. «Il avait été révisé en mai 2009 et assurait des liaisons courantes avec l'Europe», a-t-il indiqué. Concernant les contrôles français, le ministre confirme qu'en 2007, il y avait bien eu des remarques sur cet avion. Mais, selon lui, elles «concernaient des sièges et des questions de décor dans la cabine des passagers». «Et l'on a remédié à temps», assure-t-il.

Mercredi 1er juillet 2009

Survivante à 14 ans

Elle s'appelle Bahia Bakari. Cette adolescente de 14 ans, originaire du village comorien de Nioumadzaha, a survécu à l'accident de l'Airbus A 310-300 qui s'est abîmé en mer à quelques kilomètres de l'aéroport de Moroni. Elle a été hospitalisée, dans un état qui « n'est pas inquiétant », selon la porte-parole du Croissant Rouge des Comores.
Elle avait été repérée vers 3 h du matin, nageant au milieu des corps et des débris de l'avion. « On a essayé de jeter la bouée, elle n'a pas pu la prendre. J'ai dû sauter pour la récupérer », dit un de ses sauveteurs. Elle serait la seule survivante.

Le père de Bahia, qui habite en région parisienne, a pu s'entretenir au téléphone avec sa fille miraculée. Il décrit sa fille comme fragile et sachant à peine nager. "Elle n'a rien senti et s'est retrouvée dans l'eau. Elle a entendu des gens parler mais ne voyait personne dans la nuit. Elle a été éjectée de l'avion, on l'a éjectée. Elle s'est retrouvée à côté de l'avion"

Bahia s'était embarquée à Paris, accompagnée de sa mère. Elle souffrait d'hypothermie lors de son sauvetage et a été hospitalisée à Moroni.

 

Plusieurs corps sans vie ont par ailleurs été repêchés parmi les débris.

 

Le lendemain de la catastrophe, TOUS les médias français ne parlent que d'un avion mal entretenu sans évoquer aucune autre piste possible. La machine à formater les esprits a bien fonctionné en tous cas, mieux qu'il y a un mois avec Air France et le vol AF447.

Mais dans l'hypothèse d'un défaut d'entretien, il y aurait alors un problème technique qu'il serait intéressant de connaitre avant de clore l'enquête. Et ce ne peut être qu'une avarie grave puisqu'elle a envoyé l'avion au tapis. Evitons de nous appesantir sur des défauts de documentation à bord ou d'accès aux toilettes qui sembleraient avoir été relevé par les agents de la DGAC, selon les autorités yéménites.

 

Mercredi matin, à Roissy, 50 Comoriens ont bloqué un vol de Yemenia

vers Sanaa et ont exhorté les passagers à annuler leur vol.

Une cinquantaine de personnes issues de la communauté comorienne de Paris ont investi l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, mercredi matin, afin d’empêcher les passagers de monter à bord d’un avion de la compagnie Yemenia, à destination de Sanaa, relate BFM TV.

Le vol pour Sanaa, au Yémen, devait partir du terminal 1, il a été déplacé au terminal 3 mais les manifestants ont suivi.

Les Comoriens demandent aux passagers d’annuler leur vol, à la fois par respect des victimes et pour protéger leurs vies. Une vingtaine de personnes auraient d’ors et déjà demandé le remboursement de leurs billets. 

Autre manifestation à Marseille où une centaine de membres de la communauté comorienne de la région ont contraint mercredi à la mi-journée deux agences de voyage du centre-ville qui vendent des billets de la compagnie Yemenia à fermer.

 
 

 

La douleur des Comoriens de Paris, Marseille, Moroni ou d'ailleurs, est intense et s'additionne à la colère. "Ce crash était prévisible", disent-ils. Ces familles ne vont peut-être pas suivre l'ensemble du raisonnement de Mr Bussereau quand aux causes déjà définies de l'accident.

 

 Les opérations visant à trouver d'éventuels survivants ont redémarré ce mercredi matin.

Une "boite noire" repérée

Selon Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération, ce mercredi, «une boîte noire aurait été repérée».

«Le signal de la boîte noire a été localisé hier (mardi) à 16H30 locales (14H30 heure française) par une patrouille aérienne à 40 kilomètres des côtes de Grande Comore», a déclaré Alain Joyandet.

Un navire français devait arriver dans la journée de mercredi dans la zone pour commencer les opérations de récupération.

En attendant, les recherches reprennent. Des secouristes français sont arrivés sur place et aident les autorités locales dans les opérations de recherche de survivants. Ce n'est pas évident mais on espère toujours trouver des survivants», a déclaré Ramulati Ben Ali.

 

Indemnisations et boite noire

Mercredi, le directeur de la compagnie aérienne yéménite Abdoul Khaliq al Qadi, lors d'une conférence de presse à Sanaa,  a ajouté que Yemenia verserait 20.000 euros de dédommagement aux familles des victimes.

Le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet, présent à Moroni, aux Comores a déclaré "Le Transall français a enregistré le signal d'une balise d'une boîte noire et d'après l'endroit en question, il y aurait plusieurs centaines de mètres d'eau". Cette balise semble se trouver à une grande profondeur, à environ 40 kilomètres des côtes. Alain Joyandet a souligné que les opérations de récupération de cette boîte noire s'annonçaient compliquées.

 

Fausse piste: ce n'était pas la "boite noire"

Quelques heures plus tard, le Secrétaire d'Etat Alain Joyandet revenait sur ses dires: "Je veux dire que le Transall qui a capté un signal sonore n'a pas perçu, contrairement à ce qui a pu être indiqué ce matin, les balises des boîtes noires mais plus vraisemblablement des balises de détresse. Il a pu y avoir une confusion".

Entre nous, ce n'est pas très professionnel de confondre le signal d'une balise de détresse avec l'émission de position d'un enregistreur de vol. Monsieur le Secrétaire d'Etat devrait mieux choisir ses collaborateurs. Qu'en pensent les américains présents sur l'île ?

Mr le Secrétaire d'Etat pourrait aussi consulter rapidement les cartes marines qui indiquent le profil des fonds marins dans cette zone, des fois qu'il faille programmer la mission d'un autre sous-marin nucléaire pour chercher les enregistreurs.

 

Jeudi  2 juillet 2009

 

Le parquet de Bobigny a ouvert une information judiciaire contre X pour « homicide involontaire »et a lancé une enquête judiciaire afin de "connaître les circonstances de l'accident". Cette juridiction compétente en la matière car la plupart des passagers ont embarqué à Roissy.

Une enquête de "flagrance" a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie des transports aériens (GTA).

 

Bahia rapatriée dans l'avion du ministre

Le Falcon 900 du Secrétaire d'Etat, parti mercredi soir de Moroni, s'est posé jeudi matin au Bourget, transportant la jeune rescapée Bahia. Durant ce long vol, elle s'est confiée au Secrétaire d'Etat Alain Joyandet qui a relayé quelques-unes de ses premières confessions. "Elle raconte ce qui lui est arrivé par morceaux car évidemment elle a été choquée. Elle dit qu'à un moment donné des consignes ont été données aux passagers pour s'attacher. Elle dit qu'ensuite, elle aurait ressenti un peu comme de l'électricité, c'est le terme qu'elle a employé. Et ensuite, très vite, elle s'est retrouvée dans l'eau, agrippée à un morceau de l'avion avec lequel elle s'est battue pour garder la vie pendant 12 heures", donnant une idée du calvaire enduré par cette jeune adolescente qui fêtera ses 13 ans le mois prochain. "Elle a fait signe à un bateau qui passait", explique ensuite Alain Joyandet, saluant la "force physique et morale absolument incroyable" de Bahia.

 

Le père de Bahia est monté quelques instant son à bord du Falcon 900, le temps d'une photo.

 

Questions

Bahia n'a certainement pas pu tenir 12 heures dans l'eau sans avoir endossé son gilet de sauvetage. Or, cela ne se fait que sur ordre de l'équipage et en cas de nécessité uniquement, pas pour la fin d'un vol sans histoires. Alors, avait-elle son gilet sur elle au moment où elle a été secourue ? Et certains corps repérés portaient-ils eux aussi leur gilet ?

L'avion et les passagers dans ce cas étaient "préparés" à un contact avec l'eau, peut-être un amerrissage. Et il ne s'agirait alors pas d'une "panne surprise et soudaine".

 

Yemenia n'assurera plus de vols au départ et à destination de Marseille

«pour une durée indéterminée». Une décision qui répond aux pressions des familles des victimes qui ont manifesté toute la journée à l'aéroport de la ville.

Les familles des victimes du crash de l'A310 ont eu raison de la compagnie yéménite. Yemenia a en effet annoncé jeudi soir dans un communiqué qu'elle suspendait «dès à présent» ses vols au départ et à destination de Marseille, «pour une durée indéterminée», après l'accident survenu mardi près des Comores. La compagnie yéménite, qui a déjà dû annuler deux vols au départ de Marseille sous la pression de manifestations de la communauté comorienne locale, invoque «un cas de force majeure» et lie sa décision «aux graves événements survenus à l'aéroport de Marseille-Provence ces deux derniers jours et aux comportements violents qui sont à y déplorer».

La compagnie 'Yemenia' «ne peut poursuivre normalement l'exploitation de ses lignes au départ et à destination de cet aéroport sans mettre gravement en péril la sécurité des passagers, des usagers et des personnels qui y travaillent», selon le communiqué. «La compagnie déplore que cette période de deuil soit affectée par des comportements inadmissibles qui interdisent la recherche sereine des causes de cette catastrophe et empêchent d'acheminer les familles des victimes jusqu'à Moroni», ajoute-t-elle.

De son côté, un ministre yéménite a jugé jeudi «injustes» les critiques faites en Europe à la compagnie aérienne pour ses normes de sécurité. Lors d'une conférence de presse, le ministre du Transport, Khaled al-Wazir, s'est dit «surpris» par «les jugements anticipés» portés sur les causes du crash «avant la publication des résultats de l'enquête en cours». Le ministre a averti que son département «se réservait le droit de poursuivre en justice les parties qui cherchent délibérément à nuire à l'image de la compagnie nationale yéménite». La réponse de la France a été rapide : «l'avion a été interdit de vol dans notre pays, tout le monde le savait, hélas», a déclaré le ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner.

 
 

Nicolas Sarkozy a également indiqué que l'Etat français organiserait un déplacement aux Comores pour les familles des victimes, "pour que chacun puisse se recueillir".

Une cérémonie œcuménique s'est déroulée en fin d'après-midi à la Grande Mosquée de Paris en hommage aux victimes de l'accident où a été dite la prière de l'absent.

Nicolas Sarkozy, accompagné du maire de Paris, Bertrand Delanoë ont été accueillis par le recteur Dalil Boubakeur.

"J'ai voulu exprimer l'émotion de toute la Nation devant cette catastrophe aérienne [...] Aujourd'hui, c'est le temps du deuil et puis c'est le temps de la compréhension, de la recherche de la vérité" a déclaré le chef de l'Etat.

Il a annoncé qu'il recevrait  la semaine prochaine "les représentants des familles, qui ont le droit à la vérité".

 

"A partir d'aujourd'hui (jeudi), notre pays est en deuil pour une période de 30 jours", a déclaré le président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, qui a écourté sa participation au sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) en Libye pour rentrer dans l'archipel dans la nuit de mercredi à jeudi.

 

Vendredi 3 juillet 2009

 

Critiques "injustes" et jugement anticipés

Un ministre yéménite a jugé aujourd'hui "injustes" les critiques faites en Europe à la compagnie aérienne Yemenia pour ses normes de sécurité après le crash de son Airbus A310. Lors d'une conférence de presse, le ministre du Transport, Khaled al-Wazir, s'est dit "surpris" par "les jugements anticipés" portés sur les causes du crash "avant la publication des résultats de l'enquête en cours".
"Ce sont des explications injustes car on ne peut pas préjuger des performances techniques en matière de sécurité de la Yemenia ou de n'importe quelle autre compagnie aérienne avant la publication des résultats de l'enquête", a-t-il ajouté.
Le ministre a averti que son département "se réservait le droit de poursuivre en justice les parties qui cherchent délibérément à nuire à l'image de la compagnie nationale yéménite".

 

Un héros au destin tragique.

Khalid Hajeb, le commandant de bord de l’Airbus A 310 qui a trouvé la mort en début de semaine au large des Comores était considéré comme l’un des pilotes les plus confirmés de la compagnie nationale Yemenia. Ce père de trois enfants, âgé de 45 ans, était très apprécié par ses collègues. Il était même considéré comme un héros au sein de la compagnie.

Un héros au destin tragique.

En novembre dernier, Khalid Hajeb s’était retrouvé otage dans l’un des deux grands hôtels de Bombay, au moment de l’attaque des terroristes islamistes. Le pilote avait réussi à trouver les mots justes et à rassurer les hôtesses et les stewards qui s’étaient retranchés avec lui dans une chambre, alors que tout autour d’eux ce n’étaient que bruits de rafales de fusils-mitrailleurs et explosions de grenades.

 

L'épave de l'Airbus toujours pas localisée

Malgré d'importants moyens navals et aériens, mis à disposition par la France et les Etats-Unis, les recherches se poursuivent difficilement. « Les opérations semblent compliquées, le lieu du crash n'est pas déterminé avec certitude, aucun corps n'est retrouvé », a déclaré le président de l'Union des Comores. Depuis le crash  au large de l'archipel, seule la petite Bahia Bakari a été retrouvée vivante, et l'espoir de repêcher d'autres survivants est de plus en plus mince. Selon la porte-parole du Croissant-Rouge, « si on a autant de mal à récupérer les corps, c'est parce que l'avion se trouve à une profondeur de 300 à 400 m et qu'il est dans une position difficile d'accès ». Elle a précisé que des plongeurs professionnels avaient commencé à travailler hier dans la zone.

La localisation de l'épave est toujours incertaine, les sauveteurs évoquant cependant une «possible zone» caractérisée par une concentration de requins et une forte odeur de kérosène.

Quatre patrouilles de zodiacs d'environ trois heures sont organisées chaque jour à environ 20 km de la côte.

 

              

 

Discrimination

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a estimé que le phénomène des «avions-poubelles» entre la France et l'Afrique est «au cœur de la question des discriminations». Face à ces critiques, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier, a dit considérer «que l'effort de la France est important» et qu'il «est très semblable à celui pour la disparition du vol Rio-Paris».

Il est bien triste de voir des gens sans morale utiliser le malheur des autres pour faire la promotion de leurs idées.

 

Dimanche 5 juillet 2009

 

L'épave toujours invisible

Aucune partie d'épave de l'Airbus de Yemenia n'a été découverte, a déclaré à l'AFP le colonel Ismaël Mogne Daho, directeur des opérations de secours comoriennes, démentant des informations provenant du Yémen.
Dans la journée, une commission de l'aviation civile du Yémen avait affirmé que des hélicoptères américains avaient repéré une grande partie de l'Airbus A310. Elle avait même précisé que l'équipe américaine tentait de récupérer la pièce repérée par ses hélicoptères. 

 

 

Les débris retrouvés sont rares et petits. Avions, hélicoptères, bateaux et surtout zodiacs qui opèrent par groupes de 4 se poursuivent dans une zone éloignée de 10 km de le côte.

 Le PC des recherches a été installé sur une plage près de la commune de Mitsamiouli au nord de l'île. (voir ici)

 

Les boîtes noires seraient repérées

Paradoxalement,  alors que les enregistreurs de vol ne peuvent pas se trouver à des kilomètres des morceaux de fuselage, les enquêteurs du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) auraient détecté le signal des balises des enregistreurs de bord, affirme un enquêteur comorien. Mais un "expert" s'empresse d'ajouter: "Attention, la découverte des boîtes noires ne veut pas dire qu'on est sûr à 100% de découvrir ce qui s'est passé. Plutôt "90%" !

 

Dominique Bussereau tempère ses déclarations d'avion poubelle

 Une vive polémique a enflammé la communauté comorienne de France: les passagers ont embarqué en France (Roissy et Marseille) sur un A330 autorisé par les autorités françaises, puis ont embarqué sur un A310, à l'état de fraîcheur plus douteux, lors de l'escale au Yemen. Peut-on pour autant parler d'un "avion poubelle" comme disent les représentants de la communauté comorienne? Pas si sûr...

Nuançant ses propos du début de semaine, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, avait précisé que l'avion n'était pas interdit du territoire français comme il l'avait indiqué, mais "strictement surveillé". Ce qui ne veut pas dire la même chose!

Et voilà encore un politique qui s'est emporté par l'effet d'annonce plutôt que se renseigner sur la réalité des faits.

 

Repêchage des boites noires prévu à la mi-juillet

 

La France vient de décider d'envoyer au large des Comores un navire hydrographique, le Beautemps-Beauprès, pour aider à la recherche des boîtes noires. Il devrait arriver sur zone entre le 12 et le 17 juillet.

Basé à Brest et actuellement en mission dans la corne de l'Afrique, le Beautemps-Beauprès permettra de déterminer de manière beaucoup plus précise à quelle profondeur gisent les boîtes noires. "En fonction de la profondeur, on utilisera différents types de moyens sous-marins" déclare un officier de la Marine nationale.

Un peu plus tôt dimanche, le directeur de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologies des Comores (ANACM), Abdou Saïd Madi, avait indiqué que les boîtes noires se trouvaient de dix à douze kilomètres de la plage de Mitsamiouli, au nord de Moroni. Selon lui, l'épave pourrait "se trouver dans les 500 ou 600 mètres de profondeur".

 
 

 

La dernière ligne droite ?

Les choses se précisent et même si l'épave de l'avion n'est pas située avec précision, la distance de la côte et la profondeur des eaux ne rendent pas la tâche insurmontable.

Il reste à espérer qu'après toute cette peine et ces moyens déployés pour retrouver les enregistreurs de vol, ceux-ci ne vont pas résister à la question ni hésiter à avouer les causes du crash. Il est vrai que pour faire parler les "boites noires" d'Airbus, les techniciens du BEA savent y faire.

L'expérience parle pour eux.

 

Lundi 6 juillet 2009

 

 A 10/12 km de la côte

et

500/600m de profondeur

Le BEA confirme que le signal des deux balises acoustiques de bord du vol IY 626 a été repéré.

De son côté, le directeur général de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (ANACM), Abdou Saïd Madi, a indiqué depuis Moroni que les boîtes "se trouvent" de 10 à 12 km de la plage de Mitsamiouli.

Selon lui, l'épave "pourrait" se trouver «dans les 5 ou 600 mètres de profondeur», ce qui laisse penser qu'un sous-marin sera nécessaire pour accéder à l'épave. «Pour la suite nous demandons aux pays étrangers de venir nous aider à faire sortir l'avion de la mer», a-t-il dit. Les recherches dépendent largement de la profondeur des fonds marins au large de archipel des Comores -environ 2.000 mètres dans cette zone - et de leur relief, volcanique à cet endroit. 

Vous noterez le nombre de conditionnels!!

 

5000 personnes défilent à Paris

en hommage aux victimes mais aussi avec force banderoles pour dénoncer les "poubelles aériennes" et proclamant "plus jamais ça".

Les manifestants étaient nombreux à défiler en costume traditionnel.

Dans un tract, le CASM France, "association représentative des Comoriens de France et des Comores", exige "que justice soit rendue en France pour éviter une parodie de justice aux Comores".

Mais s'il est indéniable que l'assistance au sol des passagers de "Yemenia" laisse à désirer, que l'A310 accidenté avait des problèmes sur ses aménagements intérieurs, rien n'indique encore qu'une panne mécanique soit à l'origine de l'accident.

D'ailleurs, d'autres appareils de la compagnie satisfont pleinement aux normes de sécurité, à l'image par exemple de l'A330 qui effectue le vol régulier entre Paris et Sanaa.

 

Mardi 7 juillet 2009

 

Yemenia menace Airbus

d'annuler une commande de dix A350. Elle estime en effet ne pas recevoir suffisamment de «soutien média et moral» de la part du constructeur aérien, depuis le crash. La menace a été proférée par le président de la compagnie aérienne yéménite, Abdelkhaleq al-Qadi, lui-même. Il estime en effet que l’attitude de la France à l’égard de sa société a été «dure» et «injuste». «Si l’attitude de la France continue d’être aussi dure et si les pressions continuent sur Yemenia sans qu’on attende les résultats de l’enquête sur le crash (...) nous serions dans l’obligation de réexaminer notre commande.

Samedi déjà, le ministre yéménite du Tourisme a témoigné sa déception quant aux réactions de la France, qui «pointe du doigt la compagnie Yemenia sans attendre les résultats de l’enquête». La tension est montée quand le ministre français des Transports, Dominique Bussereau, a assuré devant l’Assemblée nationale que l’avion accidenté de Yemenia avait été «exclu du sol national» après constatation d’«irrégularités» sans d'ailleurs préciser lesquelles.

 

Mercredi 8 juillet 2009

 

13 corps, un siège d'avion et une pièce métallique portant l'inscription "Airbus" ont été trouvés sur les côtes de Tanzanie, dans l'île de Mafia, ont rapportés des responsables. Deux enquêteurs français sont arrivés sur place afin de participer à l'identification des cadavres et à l'authentification des pièces. La dérive depuis Moroni atteindrait alors 800 km.

3 femmes figureraient parmi les 13 corps rejetés vers le rivage, et ces personnes sembleraient d'origine africaine et européenne.

Les corps, qui ont été transportés dans un hôpital, ont été retrouvés près d'un siège de passager et ce qui semblait être un morceau de fuselage avec l'inscription "Airbus 310" comptaient au nombre des débris retrouvés sur Mafia, selon Mohammed Mhina, porte-parole de la police tanzanienne. Il a déclaré que deux hélicoptères et deux bateaux tanzaniens participaient aux opérations aux côtés de pêcheurs de la région.

La mission se poursuivait aux Comores en dépit d'une mer très formée, selon un responsable comorien Ali Abou Abasse.

 

 

Vendredi 10 juillet 2009

 

Jeudi, les autorités avaient annoncé que des restes de corps de victimes présumées du crash avaient été découverts par des pêcheurs aux abords de la localité de Djomani, au nord de la Grande-Comore, à quelques encablures à peine du PC de recherches, mais il s'avère que les restes découverts ne sont pas d'origine humaine et ne sont donc pas ceux de victimes du crash de l'Airbus de Yemenia, a déclaré vendredi à l'AFP le lieutenant colonel Ismaël Mogne Daho, chef du centre des opérations de secours.

 

 

 

L'île de Mafia sur les rivages de laquelle semblent s'être échoués de nombreux corps des victimes du crash de l'A310.

Nous sommes à 700 ou 800 km de la zone supposée de l'accident et on peut s'étonner de la distance et donc la force des courants.

Dramatiquement, sous ces latitudes, avec la température ambiante et celle de l'eau, les corps deviennent rapidement méconnaissables et on peut comprendre la confusion de jeudi après la découverte macabre des pêcheurs comoriens.

Après l'échec des recherches des boites noires de l'A 330 de Rio à très grande profondeur, il y a de quoi s'étonner ici de l'échec du simple repérage à bien plus faible profondeur.

Les mauvaises langues diront que de simples "zodiacs" ne vont jamais remplacer un sous-marin nucléaire.

Passons!

 

"Neuf nouveaux corps ont été découverts entre mercredi et jeudi", a déclaré à l'AFP par téléphone le responsable administratif de l'île de Mafia, Manzie Mangonchie. Treize corps avaient déjà été découverts depuis mardi aux abords de cette île.

M. Mangonchie a précisé que les opérations de recherche s'étaient intensifiées jeudi, impliquant des bateaux, des avions et des hélicoptères. Ainsi, la frégate française Floréal faisait route jeudi vers Mafia.

Parmi ces 22 corps, 14 ont été transportés de Mafia à Dar es-Salaam pour subir des tests d'identification dans différents hôpitaux, a précisé à la presse le ministre tanzanien des Affaires étrangères Bernard Membe.

"Les corps vont être examinés par des experts originaires des Comores, de la France et de Tanzanie", a ajouté le ministre, en compagnie du vice-président comorien, Idi Nadhoim.Jusqu'à présent, la police tanzanienne n'a pas pu déterminer si ces corps pouvaient être ceux des victimes du crash du vol Yemenia.

 

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