Le rapport Wehbi - Vigreux

 

   
 
 
 

Après les Conclusions du Professeur MARGOT, et suite aux plaintes pour faux et faux témoignages déposés par l’association des victimes et Michel Asseline, le juge Guichard décide de faire effectuer une contre-expertise du rapport de l’ IPSC par deux personnes de son choix :

-  Mlle Dalloul WEHBI, employée à la direction centrale de la police judiciaire de Lyon

et

-  Mr Bruno VIGREUX, photographe en fonction également à la direction centrale de la police judiciaire de Lyon.

Aucun des deux n’est expert judiciaire, mais Melle Wehbi connaît bien le dossier puisqu’elle a déjà témoigné au procès de Habsheim comme expert adjoint de MM Belotti et Venet. Au cours de l’ Instruction, elle avait  également analysé la texture des bandes DFDR et CVR dans sa société « MicroSurface » depuis lors en dépôt de bilan.

 Nous avons choisi de ne vous présenter que les CONCLUSIONS du RAPPORT, car les démonstrations incluses sont ardues et complexes et ne modifient en rien les termes de ces conclusions.

 

 
     
 

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Extraits du rapport

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      Nous avons effectué de nombreux tirages à partir de la même diapositive originale, en utilisant différents procédés de tirage.

 

Nous n'avons pas la même perception visuelle sur tous ces tirages :

 

. La bande réfléchissante du haut du DFDR nous semble oblique sur toutes ces vues.

 

. La bande réfléchissante du bas du DFDR nous semble oblique de façon flagrante sur certains types de tirages, notamment sur tous les tirages à faible grandissement, et moins oblique sur d'autres types de tirages lorsque le grandissement était supérieur à un certain seuil.

 

Ainsi, tant que l'échelle de grandissement reste inférieure à un certain seuil: l'image de l'enregistreur (DFDR) porté à la main droite par "M. GERARD" présente deux bandes réfléchissantes obliques et ce, quel que soit le procédé de tirage .

 

En revanche, au delà d'un certain seuil de grandissement, et pour certains types de tirages, la bande réfléchissante du bas peut paraître moins oblique.

 

Nous interprétons ce fait comme un effet d'anamorphose dû à un agrandissement isotrope d'une image qui est elle-même "déformée" à l'origine du fait de la prise de vue sous une perspective plongeante. L'anamorphose est d'autant plus exagérée que l'image est agrandie. ,

 

Tenant compte de cette déformation, il n'est pas possible, à notre avis, de dire par la simple observation de ces tirages si "les enregistreurs portés par M. GERARD présentent des bandes réfléchissantes obliques ou perpendiculaires ".

 

En conclusion:

 

. Le rapport du Professeur MARGOT dit que les mesures effectuées sont précises. Cette assertion manque de précision. Il faudrait dire que les mesures d'angles sont précises. Les mesures effectuées n'étant pas des mesures d'angles directes, mais des mesures de localisation et d'orientation de droites, il convient d'ajouter, pour compléter l'analyse des résultats présentés, que les mesures de localisation sont loin d'être précises. Le manque de précision sur la localisation des droites enlève toute pertinence aux statistiques concernant les angles. En effet, le manque de précision sur la localisation des droites traduit le fait que les observateurs n'ont notamment pas vu "la même bande réfléchissante"; ils ont vu une même orientation, certes, mais ils n'ont pas su placer les droites aux mêmes endroits pour définir les bords de la bande. Ceci veut dire qu'ils n'ont pas défini le même objet.

 

. Le rapport du Professeur MARGOT confond le plan des limites de l'enregistreur DFDR avec sa projection dans le plan de la diapositive. Même si les lignes à caractériser étaient bien nettement positionnées sur l'image, les angles que l'on calculerait seraient des angles relatifs à l'image projetée et non pas à l'objet réel.

 

. Le rapport du Professeur MARGOT applique des formules trigonométriques valables pour caractériser. une projection, mais certainement pas pour caractériser la face du DFDR réel. Les angles calculés sont des angles apparents sous une perspective donnée. Il faudrait connaître l'orientation précise de la face du DFDR par rapport à l'angle de prise de vue pour connaître les facteurs correctifs qu'il convient d'appliquer pour déduire les angles réels. Sur une telle diapositive, il est quasi impossible d'estimer ces facteurs.

 

. Le rapport du Professeur MARGOT confond "précision " et "justesse" . Parce qu'il lui semble que ses mesures sont précises, ledit rapport en déduit qu'elles sont justes. Mais lorsqu'un problème est mal posé, sur un objet lui ­même mal défini, la précision des mesures ne peut en aucun cas compenser le manque de justesse.

 

. Le rapport du Professeur MARGOT concerne la bande réfléchissante du bas. Il ignore la bande du haut, qui apparaît manifestement oblique. Même si la conclusion dudit rapport sur la perpendicularité de la bande du bas était juste, ledit rapport ne s'est pas posé la question de savoir si un tel modèle de DFDR existerait. Or, à notre connaissance, il n'existe pas de DFDR ayant une bande perpendiculaire en bas et une bande oblique en haut.

 

. Le rapport du Professeur MARGOT omet les mesures de dimensions relatives (largeur de bande par rapport à la largeur de la face du DFDR). Or, les dimensions relatives telles que nous les avons déterminées à partir des mesures mêmes dudit rapport, ne correspondent à aucun modèle existant, ni à bandes perpendiculaires, ni à bandes obliques. Pour ce point, comme pour le point précédent, ledit rapport n'a pas pris la peine de vérifier si la solution qu'il trouve peut avoir une réalité physique. En l'occurrence, la solution dudit rapport n'a pas de réalité physique et cette raison est, à notre avis, suffisante pour rejeter cette solution.

 

.  Les mesures, les interprétations et les conclusions du rapport du Professeur MARGOT, manquent à notre avis totalement de pertinence.

 

 

 
     
 

Qu'est-ce que l'anamorphose?

Un exemple pour comprendre. L'image de cinéma  "cinémascope" (1) est déformée pour tenir sur la largeur de la pellicule 35m/m. A la prise de vue d'abord, on passe de 1 (image normale) à 2 (image anamorphosée). En salle de projection, on repasse de 2 à 1. Dans les deux cas, on utilise un même objectif déformant dans la largeur appelé anamorphoseur. C'est le professeur français Chrétien qui en est l'inventeur.

Dans l'exemple du cinéma, seule une dimension, la largeur, subit l'anamorphose. La hauteur reste exacte, mais on pourrait bien sur agir de même sur n'importe quelle dimension.

             1 - Photo normale

   2 - Image anamorphosée       

On remarque aisément les déformations sur toute la surface de la photo. Des  déformations similaires pour TOUS les éléments présents sur le cliché: les boîtes et les personnages.

Seul un avis entaché de partialité ou une méconnaissance du phénomène peut amener à conclure à des déformations sélectives, où seul le DFDR subirait des déformations, et pas l'homme qui le porte.

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Quelques pièces jointes au rapport Wehbi -Vigreux

Cliquez pour agrandir

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  1 et 3: "Effet d'anamorphose"  selon le rapport. La photo est prise à très courte distance, donc en contradiction avec la photo originale (2), prise entre 80 et 100 mètres.

2: agrandissement de la photo originale

4 et 5: Rotation du DFDR pour étudier l'inclinaison des bandes

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